La réputation de Pont-Farcy était tellement importante en Basse-Normandie que beaucoup de mouvements étaient attribués à ce centre horloger.
S’il est vrai que ce lieu de fabrication était très important jusqu’au XIXe siècle, on ne peut passer pour négligeable les mécanismes d’horloge fabriqués dans divers endroits tels que Vire, Avranches ou Caen par exemple. La difficulté pour déterminer l’origine résulte du fait qu’elles sont toutes montées sur le même principe.
Pour en revenir à la production des horloges de Pont-Farcy, contrairement à la Haute-Normandie dont Saint Nicolas d’Aliermont, il n’existe plus, à ce jour, aucune trace de fabrication. Même en interrogeant les anciens, ils n’ont gardé aucun souvenir de réalisation de mécanisme dans leur ville.
Ce que l’on peut noter, c’est que certainement la fabrication des mécanismes n’était pas exécutée en un seul lieu, mais plutôt réalisée par des ouvriers travaillant à leur domicile et fabricant un seul type de pièce le tout étant assemblé à Pont-Farcy.
A la limite du Calvados-Manche et pas très loin de l’Orne c’est un lieu idéal pour la commercialisation des mouvements, amplifié par la traversée de la Vire ce qui permettait une distribution fluviale alors importante.
Pour les collectionneurs les mécanismes les plus recherchés ne possédaient qu’une seule aiguille avec un cadran en laiton dont les chiffres étaient réalisés avec la méthode de l’eau-forte etrehaussés par une application de peinture noire. Nous retrouvons quelquefois ce type de mécanisme dans la ville de Vire qui était réalisé par un horloger du nom de Le Franc dans le deuxième quart du XVIIIe siècle. Il est fort probable que les mouvements une aiguille ont continué d’être fabriqués en parallèle avec des mouvements à deux aiguilles plus « modernes ».
Les mécanismes de cette région ont toujours la même architecture, mais avec des qualités différentes : la plus courante comportait une cage en fer forgé et les plus élaborés avaient une structure reposant sur des pieds en laiton. De même nous en rencontrons à une seule cloche pour sonner les heures alors que sur d’autres nous pouvons aller jusqu’à trois cloches différentes.
Pour les cadrans, si les écrits nous indiquent que quelques-uns étaient entourés d’étain, les plus anciens qui nous soient parvenus ont un cadran en laiton, et ensuite en faïence.
On peut également rencontrer des mécanismes dits de Pont-Farcy avec des noms d’horlogers et de villes différentes, mais il faut toujours avoir à l’esprit que certains vendeurs appliquaient simplement leurs noms alors qu’ils n’avaient pas fabriqué les mécanismes, le début de la publicité en quelque sorte…
Claude Vilars est expert en mobilier et objets d’art du XVIIIe siècle, mobilier régional, art populaire, ex-voto et compagnonnage. Membre de la Fnepsa depuis 1986. Trésorier national depuis 2003.
* Champs obligatoires