Être expert, c’est d’abord partager sa connaissance avec ses clients. J’ai la chance d’avoir des relations très privilégiées avec quelques dizaines de fidèles qui me suivent depuis presque trente ans. La confiance, et même l’amitié qui nous lient, nous font progresser dans la connaissance pointue d’un artiste, d’un type particulier de mobilier...
Mes clients veulent toujours améliorer leur collection, et grâce à eux j’augmente sans cesse mon degré de sélectivité. Nous partageons la même passion, la même envie de nous améliorer et c’est un véritable bonheur. Car le rôle d’un expert ne se limite pas à la reconnaissance du vrai et du faux. Si la recherche de l’authenticité est cruciale, la valorisation d’un objet d’art passe également par une parfaite connaissance globale du marché dans lequel l’objet se situe : il s’agit de pouvoir placer un curseur sur un grand nombre de critères qui au final vont déterminer le caractère rare, voire exceptionnel de l’objet.
Par exemple, l’expert doit déterminer et signaler l’état de conservation et le niveau plus ou moins acceptable des restaurations, la rareté d’un sujet, une période de l’artiste particulière, une dimension hors norme, une qualité d’exécution inhabituelle, la complexité d’un modèle, peuvent faire varier de 1 à 1 000 le prix d’un objet authentique signé par un artiste déterminé. À l’inverse, l’occultation des défauts d’un objet constitue une erreur presque aussi grave que de faire passer un faux pour un vrai.
Olivier Delvaille est expert en peinture XIXe et XXe s., mobilier et objets d’art du XVIIIe s. Membre de la Fnepsa depuis 2001. Vice-Président depuis 2018.
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