Né a Toulouse le 8 septembre 1897. Après avoir servi sous les drapeaux durant la guerre de 14-18, Raymond Espinasse décide de quitter en 1925 sa ville natale pour s’installer à Paris.
C’est au début de ce siècle qu’il découvre les nouvelles données esthétiques : le Fauvisme et le Cubisme. Il enseigne durant la journée l’art graphique à l’école des Beaux-Arts chargé de cours par le Syndicat du Livre, et travaille pour 11 revues (Revue de Lausanne, Revue de l’Académie Française…). La nuit, il peint dans son atelier de la rue Montparnasse.
En 1928, il part pour Quimper d’où il sillonnera la côte bretonne. De retour à Paris en 1929, ce travailleur acharné et passionné perfectionne sa technique et élargit sa palette. Il effectue de nombreux voyages jusqu’en 1934. Présent au Salon d’Automne et aux Indépendants en 1938 et 1939. A la déclaration de la Deuxième Guerre mondiale, il part pour le front en Belgique.
En 1941, il est démobilisé en tant qu’ancien combattant, sollicité par l’Ecole des Beaux-Arts, il crée un cours du soir de croquis, dessin et peinture ce qui lui laisse la liberté de peindre dans son nouvel atelier de la rue Lafayette. Durant plusieurs séjours à Aix-en-Provence, Raymond Espinasse tente de se rapprocher de son maître Paul Cézanne. Ses travaux s’accentuent sur le domaine structural et architectural ; chacune de ses œuvres dégage une force, une volupté qui lui sont toutes personnelles.
Des expositions à Paris et dans de nombreuses villes de province le font apprécier du grand public. En 1945 l’Etat lui achète un nombre important d’œuvres à l’occasion de son exposition à Bruniquel. Plusieurs mois par an, jusqu’au début des années 60, Raymond Lespinasse vivra à Saint-tropez, Hyères, Aix, Sète, Montpellier, où il peint des thèmes qui lui sont chers, la mer, les ports, la danse, le nu et certains personnages de la vie quotidienne. Il participe à de nombreux salons et expositions comme celui de la Peinture Française à Alger en 1946, des Artistes du Midi à Paris en 1947, celui de Bordeaux en 1948, celui de Sète, le Salon des Tuileries ou celui d’Automne en 1949 à Paris. Il est présent également à tous les Salon de la Marine ainsi qu’au Grand Prix de Deauville et la Biennale de Menton.
En 1957 il expose avec Fernand Léger et François Desnoyer. Grand ami de François Desnoyer, il peindra à ses côtés des vues de Sète, son port et ses alentours dans de nombreuses toiles durant ses fréquents séjours dans la région. Il expose régulièrement aux côtés de Jules Cavailles, Pinchus Kremegne, André Planson, François Desnoyer, Fernand Léger…
Les galeries lui consacrent des rétrospectives personnelles tout comme certains musées tel celui des Augustins à Toulouse. Ce dessinateur de talent, recherche la simplification, la pureté des lignes ; cette maturité est le fruit d’une longue expérience picturale qu’il partagera durant de nombreuses années avec son ami de toujours François Desnoyer. En 1978 il participe à une exposition où figurent quelques-uns de ses contemporains, Henri Martin, Achille Laugé, Montezin, Maurice Utrillo et Paul Signac.
1980 sera l’année de son dernier salon, celui des Artistes Français au Grand Palais à Paris. Très importante est son œuvre de peintre et de dessinateur. Artiste peintre confirmé, il figure dans de nombreux musées, Céret, Perpignan, Toulouse, Cholet, Grenoble, Montauban, Rodez, Saint-Cyprien… Nombreux sont les achats de musées, de l’Etat, de chambres de commerce…
("Raymond Espinasse", Bénézit, volume 5, p. 186)
"Modèle posant"
Encre de couleur, 1950. 50x65 cm
Articles du même auteur : Gen Paul et Jean-Luc Beaufils
Jean-Paul Sourillan est expert en peintures du XXe s. Membre de la Fnepsa depuis 2003. Membre du Conseil d'Administration depuis 2018.
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